Aimez-vous les clapiers ? Ou préférez-vous les cloaques ?

Entre autres souvenirs de mon enfance, il me revient la douce époque des lapins que nous chérissions, là où ils étaient bien logés. Mais aussi, j’ai en mémoire certains « éleveurs »qui logeaient trois ou quatre lapins dans la même cage de quarante sur quarante centimètres, voire encore plus petit. Et ces braves gens se lamentaient régulièrement de retrouver leurs lapins morts un beau matin, suite à diverses maladies. Parfois ils s’étaient dévorés parmi ou presque et en tout cas avaient dévoré leurs éventuels petits. Bel instinct — si je puis parler ainsi —pour dire nous sommes trop ! Ils n’ont jamais compris que ces pauvres bestioles ne pouvaient pas survivre à de telles conditions de logement. Ces gens-là ont fini par renoncer à ces élevages qui se transformaient en charniers.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à tant de villes qui deviennent invivables à force de construire des logements ressemblant de plus en plus à des clapiers, visuellement et concrètement. Prenons l’exemple de la ville que je connais le mieux, puisque j’y habite. Dans les divers projets réalisés, en cours ou prévus, il y a pléthore de blocs allant jusqu’à trente étages, hauts sur pattes, parfois avec un souci totalement incohérent de ménager des « espaces » végétalisés, comme ils disent (je remarque en passant ce néologisme qui n’entre pas automatiquement dans mon traitement de texte… ), c’est-à-dire de vagues pelouses et des arbustes tristounets. Quant aux arbres, ils doivent prendre racine sur des toits d’immeubles ou de parkings… Je leur souhaite bonne chance pour y arriver.

Et après tout ça, on s’étonne que s’installe de plus en plus de violence, d’incivilités ordinaires, d’ignorance du voisin, etc.

Je pousserai plus loin la comparaison : si nous observons bien les choses, les épidémies, les pandémies qui s’installent de plus en plus souvent, le font essentiellement dans nos villes. Un bloc noir (black blok ????) de trente étages avec au mieux deux ascenseurs, un ensemble immobilier hyper-concentré, ce sont immanquablement des nids à virus divers et variés. Et nous voyons nos autorités s’escrimer à nous imposer masques, « gestes-barrière », fermetures de bistrots, sans parler de devoir signaler (donc demander une autorisation) à nos autorités lorsque nous prenons un repas (sic !) ou organisons une fête familiale ou entre amis. Monsieur le Ministre, Madame la Conseillère d’Etat, est-ce que je peux prendre mon petit-déjeuner… mon dîner… ? Bientôt il faudra aussi demander si on peut manger des épinards ou des poireaux ! Et je ne parle pas des demandes d’autorisation d’aller au lit pas tout seul ! Bon. On nous demande tout ça, mais sans se poser la question « faut-il continuer de densifier nos villes comme des malades (que nous serons tous, d’ailleurs, si nous continuons ainsi !) ? » D’autres énormes questions surgissent : se protéger en s’isolant dans nos automabulles, nos automaboules et nos autimobiles, est-ce une bonne idée ? Continuer dans le système économique actuel, est-ce une bonne idée ? Inventer le travail à domicile, au risque de mélanger vie privée et vie professionnelle, est une bonne idée ? Quel coût écologique aura l’usage immodéré de l’Internet que cela implique ? Quel ordinateur réparera la plomberie de ma maison, si besoin ?

Nos dirigeants en tout genre n’osent même penser à, envisager de, inventer AUTRE CHOSE…

Sur ce je vous invite à écouter une chanson de l’ami Bubu qui me semble cruellement d’actualité :

Bonne écoute !

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