La trilogie du mal absolu

Un pont piéton, un jardin public avec jeux pour enfants et une université. Tous trois détruits « aveuglément » à Kiev. Un lieu de rencontres, un lieu pour rêver et un lieu de savoir. La rencontre, le rêve, le savoir, trois éléments essentiels, dans une vie de femme ou d’homme, de femme ou d’homme. C’est la parfaite perversion que de détruire ces trois vraies richesses à coups de drones, ces espèces d’avion dans lequel personne ne risque d’être tué. Une flèche, une balle, efficaces comme mille flèches ou mille balles, comme un missile ou une bombinette. Massacre hygiénique puisqu’aveugle.

Même en « quatorze-dix-huit » on n’était pas aussi pervers. Le monde finit par nous faire vomir. Les enfants sont désormais les victimes choisies, violées, terrorisées, tuées, juste pour décourager tous les autres êtres humains. A se demander si l’Adolphe tristement célèbre aurait été si imaginatif. Le prochain chapitre aura-t-il la saveur du champignon atomique ?

L’étape concomitante étant que 69 % des animaux sauvages a disparu. Et dire qu’en France on s’étripe à propos de la fin de vie, dite assistée, quand nous sommes tous à vivre un suicide collectif, non-assisté, sinon par l’imbécillité. Il n’y a plus besoin de vouloir détruire les « vieux », ça se fera tous ensemble, tous ensemble, tous ensemble (sur l’air des lampions et des lampistes que nous sommes).